« J’ai abandonné la Rolex Fastnet Race il y a deux ans. Nous avions cassé une pièce sur le mât peu après le départ » déclare Thibaut. « J’ai donc hâte de boucler cette épreuve ! Plus petit, j’en rêvais en lisant les doubles pages de magazines spécialisés qui la présentait comme le plus grand rendez-vous de voiliers au monde. Je crois pouvoir dire que c’est toujours le cas et c’est dans le Solent que l’histoire de la course au large a débuté avec donc le Fastnet mais également la Transat Anglaise. En tout cas, cette compétition me parle beaucoup et est un événement incontournable pour un marin comme moi. » Il marquera la première navigation de Thibaut et Damien ensemble et sans autre équipier depuis 25 ans et leur histoire commune en catamaran de sport. « Cela sera le retour de notre binôme en mer après un début de saison en dessous de notre réel potentiel sur les deux premiers ACT des Ocean Fifty Series où nous avons fait pas mal de bonnes choses à Saint-Malo et à Concarneau mais pas assez pour les gagner. La transition entre notre grand chantier hivernal et les Grands Prix a été certainement trop courte en termes d’entraînement sur l'eau. Le niveau est très élevé et il nous a manqué un peu de préparation. On le savait et l’essentiel de ce début d’année était surtout de parfaire les nombreux travaux entrepris sur Solidaires En Peloton depuis son chavirage. Sur ce point, nous n’avons pas eu de soucis techniques en mer et nous avons validé ce chantier. »

Damien, qui a déjà beaucoup apporté au Défi Voile Solidaires En Peloton depuis son incorporation, et Thibaut passent donc avec la Rolex Fastnet Race en mode « course au large » pour le reste de la saison. « Nous avons ajouté des panneaux solaires, notre système anti-chavirage, l'antenne "satellite" et nous avons travaillé sur l'étanchéité de notre nouvelle casquette » prolonge Thibaut. « Nous allons basculer au large avec un sens marin et stratégique bien plus prononcé. L’idée est de partir s’entraîner 20 à 24 heures en amont afin de réviser nos automatismes et de ne pas être cueillis à froid samedi. On se dirigera lors de cet entraînement vers Cherbourg où nous ferons escale afin d’effectuer des rotations en mer jeudi avec des patients atteints de la sclérose en plaques et nos mécènes. On honorera également les organisateurs cherbourgeois qui ont dressés un village de course dans lequel il y aura d’ailleurs un stand Solidaires En Peloton. » Les conditions attendues samedi semblent maniables pour la flotte avec de traditionnels bords à tirer dans le Solent, une gestion du courant importante (coefficient 90), des effets de sites le long des côtes Sud anglaises, le contournement des Scilly et l’entrée en mer celtique puis la fatigue à gérer, le trafic, l’enjeu de la compétition sur la route « retour » vers le Cotentin. « C’est un format parfait pour s’exposer à beaucoup de situations » conclut Thibaut Vauchel-Camus, prêt à entrer dans l’arène de la Rolex Fastnet Race 2025.