Dans quelques jours et pour la deuxième fois, Thibaut Vauchel-Camus et Fred Duthil prendront ensemble le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre à bord de l’Ocean Fifty Solidaires En Peloton – ARSEP. Le tandem, ambassadeur des 120 000 patients français diagnostiqués de la Sclérose En Plaques, est prêt pour la compétition, direction Fort-de-France en Martinique, en passant par l’archipel brésilien de Fernando de Noronha.
Mais comment se déroule 24 heures en mer ? Réponse avec Thibaut…
2 heures chacun, 12 heures sur le pont !
« 24 heures en mer, un vaste sujet ! » s’amuse Thibaut. « Dans les faits, nous décomposons nos journées par tranches de deux heures. Pendant que l’un est sur le pont, l’autre est au repos et vice et versa. L’idée est de respecter strictement ce cycle afin d’être en forme physiquement et mentalement quand on est au pilotage du bateau. Nous devons être capable de faire tout tout seul, comme en solitaire. Les deux heures sur le pont sont rythmées par l’objectif de performance, à savoir aller le plus vite avec les conditions météos rencontrées tout en maintenant la sécurité du trimaran car il est possible de chavirer en Ocean Fifty. Dans certaines phases, nous sommes à la barre. Dans d’autres, le skipper devient l’équipier du pilote automatique qui a la capacité de diriger le bateau de la meilleure des manières selon les situations de mer et l’allure. Le navigateur passe alors son temps aux réglages les yeux rivés sur les cadrans qui lui donnent un maximum d’informations : vitesse, caps… Notre préoccupation principale est vraiment la vitesse et l’anticipation aux manœuvres d’urgence et de transition (rouler ou changer de voiles, virer ou empanner).
Pendant ce temps, l’autre marin est au repos. Nous essayons d’être endormis au moins 1h30. L’autre demi-heure sert à s’habiller ou se déshabiller, à la pause « alimentation » ou à un point stratégique. En ce qui concerne les vêtements, nous nous changeons le moins possible. Il m’arrive souvent de dormir en salopette et en bottes. La priorité est surtout de limiter l’humidité au contact de la peau et de ne pas rentrer dans un ciré mouillé. Au niveau des repas, à bord de Solidaires En Peloton – ARSEP, nous profitons de plats préparés sous vide et de quelques lyophilisés, le tout agrémenté par du grignotage salé et sucré. »
Stratégie
« Nos 24 heures sont également rythmées par la stratégie à adopter en mer. Ainsi, nous échangeons deux à quatre fois par jour avec notre routeur à terre qui est autorisé en Ocean Fifty sur la Transat Jacques Vabre. De notre côté, c’est Corentin Douguet qui est aux manettes. Il est, en quelque sorte, le troisième homme sur la Transat Jacques Vabre de Solidaires En Peloton – ARSEP. Son job est d’analyser le plus finement possible les prévisions météorologiques auxquelles il a accès plusieurs fois par jour. Nous lui envoyons aussi pas mal d’informations du bord et nos observations. Il croise ensuite ces différentes données afin de nous faire suivre la meilleure trajectoire à adopter. En général, nous lui faisons totalement confiance car il bénéficie de plus de recul que nous qui sommes dans l’action. Enfin, il a une lecture tactique par rapport à nos concurrents. Nous nous intéressons d’ailleurs, à quelques reprises dans la journée, aux classements, à la position et la vitesse de nos concurrents. C’est un moyen de réajuster les choses si par exemple l’un de nos adversaires va plus vite ou de nous conforter lorsqu’il va moins vite. Les écarts peuvent être rapidement importants en trimaran et à ces vitesses. »
Vacations et communication
« Le reste du temps, il y en a peu, nous nous appliquons à répondre aux vacations des organisateurs, des médias… Nous produisons des photographies et des vidéos afin d’alimenter nos canaux et faire vivre notre course. Le Défi Voile Solidaires En Peloton a pour vocation de faire rêver les patients atteints de la sclérose en plaques. Nous nous attachons donc à les emmener avec nous. Nous traversons l’Atlantique ensemble. »
Pendant ce temps, au Havre…
Le village de course bat son plein sur le bassin Paul Vatine au Havre. Une équipe de bénévole en or accueille au stand Solidaires En Peloton promeneurs, patients atteints de scléroses en plaques, curieux, corps médical… Ils animent, renseignent, sensibilisent avec ferveur, donnent de la documentation spécifique aux patients qui le souhaitent et incitent aux dons pour la recherche médicale et la vente de goodies solidaires (une partie des recettes est reversée à la Fondation ARSEP).
Venez tester le casque de réalité virtuelle qui vous plonge en immersion totale à bord de l’Ocean Fifty et des symptômes de la maladie !
A bientôt au Havre !
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